Maman au Québec :
le dictionnaire des expressions
Je suis Mad Mam, votre correspondante Mamans Qui Déchirent au Québec.
Aujourd’hui, je vais vous faire voyager en vous parlant un petit peu québécois. Je dis bien un petit peu, parce que, comme tout expatrié, je parle un mélange de français, de québécois, de québécois mal utilisé et d’anglais.
Je vais donc demander à tout le monde de faire un effort d’imagination, de compréhension et d’indulgence.
Voici mon histoire avec mes mots :
Ce gars, je l’ai rencontré y a un boutte. Des amis communs. Ça s’est pas fait tout de suite, pas le bon alignement d’étoiles ou quelque chose de même. Ça nous a pris plusieurs années. C’est cave (nul, bête) mais c’est facebook, qui nous a finalement rapprochés. À force de poster des statuts de music et de se rendre compte qu’on avait les même goûts, on s’est mis à clavarder (tchater) et de bavardages en clavardages, on a voulu se voir.
Là non plus, ça s’est pas fait tout de suite, parce qu’entre-temps, il était parti habiter au Québec, pi moi, les relations à distance, c’était pas ma came. Avec les vacances, pi toute, on a finit par se voir. Quand on s’est connus, intimement je veux dire, j’ai décidé que c’était avec lui que je voulais être, pour aussi longtemps qu’il voulait demoi.
Feck que j’ai tout ditché (abandonné) ma job, ma famille, mes amis, ma vie parisienne, pi j’ai pris l’avion. Anyway (de toute façon), j’étais rendue que tout me gossait (me soulait) à Paris. Feck j’ai crissé mon camps (j’ai dégagé). J’ai voyagé all by myself (toute seule) pour la première fois à vie! Le personnel de bord a essayé de me souler au mauvais kir et la douanière de me traiter de criminelle parce que j’avais un billet open. Les gens qui ne savent pas quand ils veulent rentrer chez nous (à la maison) sont forcément louches.
J’étais déjà raide dingue du gars, je suis tombée en amour avec sa ville d’adoption. Le gars est devenu mon chum (petit ami), je suis devenue sa blonde (petite amie), pi au bout d’un mois, je partais pour la famille (suis tombée enceinte).
La suite, c’est comme dans les contes : ils se marièrent et eurent une trâlée de flos (ribambelle de gosses, gosses au Québec voulant dire testicules).

Non, pas une trâlée, juste une couple. Deux merveilleuses, parfaites petites cocottes (surnom souvent donné aux petites filles) mal peignées, la guédille (morve) au nez, et le plasteur (pansement) au genou. Elles sont nées icitte, feck elles sont toutes les deux québécoises.
La plus grande, elle était québécoise alors que j’étais encore en statut touriste. Je sais ce que vous vous demandez : « Est-ce qu’elles ont l’accent? ». Non, elles ont, enfin Little Hell a parce que Petite Vie ne dit que 3 mots, l’accent français, mais elle maîtrise mieux que moi ses expressions typiques.
Aujourd’hui, 4 ans plus tard, je suis une femme heureuse en maudit, une maman comblée et une immigrée qui s’intègre un peu plus à chaque jour. C’est comme descendre de bateau après un long voyage : je suis toute excitée, mais j’ai la tête qui tourne encore et le pied pas très sûr. Je ne suis pas totalement adaptée. Le matin, quand j’ai pas les deux yeux dans l’même trou (je ne suis pas réveillée), je ne sais plus totalement où je suis, ni d’où je viens.
Mon langage en est le reflet : un peu d’ici, un peu de là-bas, mais avec le sourire, un joyeux/heureux mélange. J’ai tous ces mots qui se brassent (mélangent) dans ma tête et je pige (pioche) au gré de l’instinct quand je veux m’exprimer.
Les prochaines fois, je vous parlerai moins de moi, mais de comment on vit en tant que parent ici, qu’est-ce qu’on mange, ce que l’on écoute. Comme vous aurez lu cet article, vous ne pourrez plus dire que vous ne comprenez rien pantoute (que dalle)!
Je vous laisse avec quelques morceaux choisis, pour le plaisir des yeux et la découverte linguistique :
bébelles : jouets, babioles
bec : bisous
bobettes : culottes, sous-vêtements
gogosse : chose, petit machin
une patante : affaire, chose
chigner : chouiner, pleurnicher
un pitou : un chien
faire la baboune : bouder
sirop de poteau : mauvais sirop d’érable
abrier : se couvrir
pigrasser, pignocher : jouer avec sa nourriture
élevé à la couenne : élevé au sein, au lait maternel.
bébé lala : faire le bébé, bébé cadum
faire le chien de poche : être collé aux jupes de sa mère, se dit d’un enfant accroché aux jambes de ses parents.
le bonhomme sept heure : personnage légendaire utilisé pour faire peur aux enfants qui ne voulaient pas aller dormir. Vient de l’anglais bone setter, remancheurs, qui réduisaient les fractures à froid et donc, faisaient crier leur patient.
et si vous n’en avez pas assez, allez faire un tour sur ces liens :
TV5 Monde
Université Sherbrooke
Émigrer.com
Grenier de Bibiane
Article et photos :
Mad Mam, notre maman qui déchire au Québec !
Visitez son blog : http://www.mademoisellemaman.blogspot.ca/

Merci pour ce billet, très drôle mais aussi terriblement touchant je trouve 🙂
Je retiendrai faire la baboune, j’adore cette expression !!!
C’est toujours un plaisir de te lire en tout cas 😉
C’est vraiment très dépaysant ! Très bel article et hâte de lire la suite 🙂
mouahahahaha je suis pliée de rire!!
Allier le chamallow et l’humour comme ça, c’est tout simplement génial!
Bonjour,
J’ai lu un livre il y a quelques jours avec des mots québecois et dedans il y a une phrase que je n’ai pas compris. Peut-être pourrez vous m’éclairer ?
Les personnages viennent de faire l’amour, le mec regarde sa nana et lui dit
« Ton rack est écoeurant ».
Ton rack ? Pas compris du tout !
Merci d’avance !