Être maman peut apporter de grandes joies, mais aussi des moments de stress et de frustration. Les experts proposent cinq commandements pour naviguer joyeusement dans l’imperfection de la maternité.
Les pieds sous la table : déléguer sans culpabilité
La répartition inégale des tâches domestiques est un problème persistant. En effet, selon Marie-Line Stenger, psychothérapeute, 80 % des tâches sont encore effectuées par les mères. Cela s’explique par des habitudes profondément ancrées et une difficulté à déléguer. « C’est souvent plus rapide de faire soi-même », admet-elle.
Pour remédier à cela, Jessica Cymerman, journaliste et fondatrice du blog « Serial Mother », recommande de confier des responsabilités aux enfants. Vider le lave-vaisselle ou nourrir le chien sont des tâches simples qui inculquent le sens des responsabilités. « C’est une manière de montrer qu’on a besoin d’eux et de les inclure dans la gestion quotidienne », ajoute-t-elle. Stenger insiste sur une approche progressive : « Un mois, une mission, et on passe à une autre. »
Exprimer son ras-le-bol : l’importance de la communication
L’éducation positive prône l’écoute des besoins de l’enfant, mais peut aussi culpabiliser les parents. « Hausser le ton ou punir peut arriver après une journée difficile », note Stenger. Il est crucial de distinguer l’enfant de ses actions : « Je t’aime, mais ce que tu fais n’est pas acceptable. »
Pour calmer les tensions, revenir vers l’enfant et s’excuser est une étape importante. « Ce n’est pas une faiblesse. C’est une preuve d’humanité », explique Stenger. Cela permet aussi de chercher ensemble une solution à un comportement problématique, tout en instaurant un cadre sécurisant.
Stop aux enfants parfaits et aux comparaisons
Vouloir des enfants parfaits est une illusion néfaste. Stenger rappelle que les intelligences sont multiples : « Un enfant peut être mauvais en maths mais excellent en sport. » Jessica Cymerman souligne : « Il faut accepter ses enfants tels qu’ils sont et se détacher des comparaisons, notamment sur les réseaux sociaux. »
Pour offrir un cadre équilibré, il est essentiel de donner « des racines et des ailes », suivant l’expression de Jessica. Offrir une base éducative solide tout en permettant à l’enfant de grandir à son rythme est fondamental.
Parents et beaux-parents : garder une distance équilibrée
Les interventions et « bons conseils » des parents et beaux-parents peuvent souvent être sources de stress. « Il est important de suivre sa propre intuition et de se faire confiance », affirme Stenger. Cymerman précise que les époques ont changé, introduisant des facteurs tels que les réseaux sociaux et une plus grande implication des enfants.
Pour poser des limites saines, il faut se rappeler qu’on est devenu un parent à son tour et éviter de trop réminiscer les imperfections de son enfances, ce qui pourrait affecter la crédibilité des parents devant leurs enfants.
Être égoïste : se rappeler qu’on est aussi une femme
Il est vital de ne pas se définir uniquement comme mère mais aussi comme femme, avec ses passions, son travail, et sa vie personnelle. « Pensez au masque à oxygène dans l’avion : avant de l’appliquer à l’enfant, on doit se l’appliquer à soi-même », illustre Stenger. Jessica Cymerman trouve des moments pour elle-même, que ce soit des soirées entre amies, des dîners en amoureux, ou même des vacances sans enfants.
Pour garantir du temps pour soi, il est conseillé de bloquer des créneaux à l’avance dans son agenda et de ne pas y déroger. « Une maman épanouie est une bonne maman, même si cela demande parfois un peu d’égoïsme », conclut Cymerman.
Vers une maternité épanouie
Finalement, les commandements proposés visent à libérer les mères des images de perfection auxquelles elles se sentent souvent contraintes. Il s’agit de trouver un équilibre personnel et familial, de s’autoriser des moments de relâchement et d’humanité. Comment peut-on encore adapter ces principes à l’évolution rapide de notre société ?