Face à une baisse de la natalité inédite en France, avec un taux de fécondité au plus bas depuis 1993, l’urgence d’une réponse effective se profile. L’UNSA propose plusieurs axes d’intervention, englobant l’amélioration des services publics dédiés à la petite enfance, l’augmentation des prestations familiales et la promotion d’une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.
Le contexte démographique français
Selon le bilan démographique de l’INSEE pour l’année 2023, le pays enregistre une nette chute de la natalité, avec seulement 678 000 naissances, soit une baisse de 6,6% par rapport à 2022. En parallèle, l’indicateur de fécondité s’affiche à 1,68 enfant par femme, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 30 ans.
Cette situation entraîne une interrogation sérieuse quant aux raisons de ce déclin prononcé. Une étude de l’IFOP datant de septembre 2022 donne un éclairage intéressant. Elle révèle qu’alors que seulement 2% des femmes ne désiraient pas d’enfants en 2006, elles sont désormais 13%. Par ailleurs, la proportion de femmes souhaitant avoir trois enfants ou plus a chuté de 49% à 32% entre 2006 et 2022. Une évolution qui témoigne de l’inflation de facteurs socio-économiques et environnementaux problématiques dans le souhait d’enfanter.
Comprendre les réticences
Les motifs les plus souvent évoqués par les femmes ne désirant pas d’enfants sont le désir d’épanouissement personnel et les craintes liées à l’avenir et au climat. Cependant, d’autres arguments, directement lié au contexte social et économiques, sont soulevés : ainsi, 31% des interrogées font part de leur manque de moyens financiers, exigence nécessaire pour élever un enfant. D’autres mentionnent également des problématiques de logement (22%) ou expriment leur volonté de privilégier leur vie professionnelle (21%).
Réponses politiques et perspectives
Face à ce constat, certaines décisions politiques ont été envisagées. Le président de la République a, lors de sa conférence de presse du 16 janvier, plaidé pour une « relance de la natalité » et a promis un congé parental dont les contours restent à préciser. En effet, Aurore Bergé, responsable de ce dossier dans le précédent gouvernement, avait déjà mis en avant la nécessité d’une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.
Propositions de l’UNSA
De son côté, l’organisation syndicale UNSA a avancé plusieurs propositions pour favoriser la natalité. Elle préconise notamment une réduction des inégalités entre femmes et hommes, une sécurisation financière des familles et une meilleure articulation entre vie familiale et vie professionnelle. Parmi ses propositions figurent l’aménagement du temps de travail pour les parents, une stratégie nationale d’accueil du jeune enfant, une revalorisation des prestations sociales et familiales dès le premier enfant, un congé de six mois pour chaque parent ou encore le développement de services de soutien à la parentalité.
L’UNSA estime que ces nouvelles politiques, nécessitant certes un investissement supplémentaire pour la branche famille, sont indispensables pour assurer que le désir d’enfant ne soit pas entravé et que la parentalité soit accompagnée. Faut-il considérer ces propositions comme un plan d’action possible et viable pour inverser la tendance actuelle ?