Se questionner sur sa propre parentalité est une préoccupation naturelle. Cependant, il est crucial de distinguer l’inoffensive parentalité « relou » de la nocive parentalité « toxique ».
Comprendre le concept de parent toxique
La notion de « parent toxique » peut aujourd’hui sembler galvaudée. Du fait de son utilisation parfois hasardeuse voire inadéquate, sa signification profonde en est souvent dénaturée. Rappelons qu’un parent toxique n’est pas seulement embarrassant ou légèrement irritant – il nuit réellement et activement au développement de son enfant.
Il est essentiel de souligner que nul parent n’est parfait. Nous faisons tous, à un moment ou un autre, preuve de maladresse dans notre approche éducative. Les faux-pas, jugements hâtifs et incompréhensions peuvent arriver. Cependant, pour qu’il soit considéré toxique, un comportement parental doit surpasser ces erreurs occasionnelles et entrer dans un cercle destructif de critiques constantes et de dépréciations.
Un parent toxique porte atteinte, volontairement ou non, à l’image de soi de l’enfant. Ces dommages peuvent se matérialiser sous de nombreuses formes : une relation fusionnelle étouffante, une distance excessive voire un rejet ouvert, ou encore une violence physique.
Qu’est-ce qu’un parent relou ?
Si vous vous reconnaissez dans le parent qui surprotège son enfant, fixe des règles strictes ou fait parfois preuve d’une honnêteté dissonante, vous appartenez probablement à la catégorie des parents « relous ». Certes, vous pourriez irriter votre enfant avec vos idées de repas maison ou vos avis tranchés sur ses goûts musicaux. Cependant, ce niveau de friction est naturel et relève de la dynamique parent-enfant typique.
Il est important de noter que le parent relou, contrairement au parent toxique, ne porte pas atteinte à l’estime de soi de son enfant. Son comportement peut certes susciter des conflits, mais ceux-ci restent dans le domaine du supportable. L’enfant est capable de les mettre en perspective et de les partager dans une optique humoristique avec ses amis.
Dans le cadre d’une relation saine, bien que parfois tendue, un dialogue constructif est possible. Car, comme le souligne Patricia Delahaie, psychosociologue et auteure de l’ouvrage « La relation mère-fille, les trois clés de l’apaisement » : « Ce n’est pas grave d’être chiant, on est dans une relation humaine. On peut se parler et se réadapter. Dans une relation toxique, ce n’est pas possible ».
Critères de distinction : toxique ou relou ?
Si vous vous sentez concerné par le portrait du parent toxique, il est conseillé de chercher un soutien psychologique pour travailler sur ces comportements néfastes. Si, en revanche, vous vous identifiez plus au parent relou, un peu d’ajustement dans votre attitude pourrait suffire à améliorer vos interactions avec votre enfant.
Dans tous les cas, il est important de garder à l’esprit que l’adhérence à l’une ou l’autre de ces catégories n’est pas définitive. La parentalité est un processus d’apprentissage continu, riche en secondes chances et opportunités de croissance.
Alors, faites-vous un bilan de santé mentale régulièrement ? Quelle est votre stratégie pour maintenir une dynamique de communication saine avec vos enfants ?